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Quand on tue des enfants... 


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Le mouvement de refus dans les forces armées israéliennes

Amira Hass :une Israélienne dans les Territoires (AlterFocus)

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Les Nations unies examinent la question des homicides d'enfants
 Index Amnesty International : MDE 15/145/02

Plus de 250 enfants palestiniens et 72 enfants israéliens ont été tués en Israël et dans les Territoires occupés au cours des vingt-trois derniers mois. 

Alors que le Comité des droits de l'enfant des Nations unies se réunit mercredi 2 octobre 2002 pour examiner le rapport périodique de l'État hébreu, Amnesty International appelle à un changement d'état d'esprit chez les Israéliens et les Palestiniens afin d'empêcher que d'autres enfants ne soient tués. 

Dans un nouveau rapport intitulé L'avenir assassiné : les enfants en ligne de mire, Amnesty International montre que des enfants palestiniens et israéliens ont été pris pour cibles d'une manière sans précédent depuis le début de la nouvelle Intifada. 

« Les enfants sont de plus en plus durement touchés par ce conflit. Tant les Forces de défense d'Israël (FDI) que les groupes armés palestiniens font montre du mépris le plus total pour la vie des enfants et des autres civils », a souligné Amnesty International. « Le respect dû à la vie humaine doit être restauré. Seul un changement d'état d'esprit chez les Israéliens et les Palestiniens peut empêcher d'autres homicides d'enfant. » 

L'impunité dont bénéficient des membres des FDI et de groupes armés palestiniens responsables de tels homicides a indubitablement contribué à créer une situation dans laquelle le droit à la vie des enfants et des civils de l'autre camp n'a qu'une valeur minime, sinon nulle. 

« Assez de raisons et d'excuses inacceptables. Tant le gouvernement israélien que l'Autorité palestinienne doivent agir rapidement et fermement pour faire la lumière sur chaque homicide d'enfant, et veiller à ce que tous les responsables présumés de ces crimes soient traduits en justice », a déclaré l'organisation de défense des droits humains. 

La communauté internationale doit entendre l'appel lancé par Amnesty International et par de très nombreuses autres organisations non gouvernementales (ONG), qui demandent l'envoi d'observateurs internationaux dans la région. 

Le gouvernement de l'État hébreu doit cesser de refuser leur déploiement. Amnesty International estime que si des observateurs avaient été présents dans la région depuis octobre 2000, les vies d'enfants israéliens et palestiniens, ainsi que d'autres civils, auraient peut-être été épargnées. 

Homicides d'enfants palestiniens 

La majorité des enfants palestiniens tués l'ont été dans les Territoires occupés, lorsque des membres des FDI ont réagi à des manifestations et à des jets de pierres en faisant un usage abusif de la force meurtrière, au mépris du droit international. 

Quatre-vingts enfants palestiniens ont été tués par les FDI uniquement au cours des trois premiers mois de l'Intifada. Sami Fathi Abu Jazzar est mort à la veille de son douzième anniversaire, après avoir été atteint à la tête par un coup de feu tandis que des soldats israéliens tiraient à balles réelles sur une foule composée essentiellement d'élèves d'école primaire. Ces coups de feu ont été tirés à la suite d'une manifestation accompagnée de jets de pierres. Six autres enfants ont été blessés par des tirs à balles réelles au cours de ces événements. 

Des délégués d'Amnesty International se trouvaient parmi la foule au moment des faits, et ont estimé que les vies des soldats n'étaient pas menacées. Au cours de l'année écoulée, des enfants palestiniens ont été tués lorsque les FDI ont ouvert le feu ou procédé à des bombardements sur des quartiers d'habitation en l'absence d'échanges de tirs, et alors que la vie d'aucun soldat des FDI n'était en danger. D'autres ont été tués dans le cadre d'opérations d'assassinats ordonnées par l'État hébreu au cours desquelles les FDI ont détruit des maisons palestiniennes sans avertissement, ou victimes d'obus à fléchettes ou d'engins piégés utilisés par l'armée israélienne dans des zones densément peuplées. 

Le grand nombre d'enfants tués et blessés et les circonstances dans lesquelles ces homicides ont eu lieu indiquent que les FDI n'ont pris quasiment aucune précaution pour épargner les enfants. Dina Matar, un bébé de deux mois, et Ayman Matar, dix-huit mois, figuraient parmi neuf enfants tués le 22 juillet 2002 lorsqu'un chasseur F-16 des FDI a largué une bombe d'une tonne sur une partie densément peuplée de la ville de Gaza. Cette bombe a fait 17 morts. L'objectif de cette opération était l'élimination d'un responsable du Hamas (Mouvement de la résistance islamique), qui a effectivement été tué. Le lendemain, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a déclaré que cette attaque était « une des opérations les plus réussies »de l'armée israélienne. 

Un certain nombre d'enfants palestiniens sont également morts faute d'avoir pu être conduits à l'hôpital ou y arriver à temps, parce qu'ils avaient été retenus à des postes de contrôle des FDI. Au moins trois enfants ont été tués par des colons israéliens. Dans la plupart des cas, les FDI n'interviennent pas pour protéger les Palestiniens contre les colons israéliens, qui commettent des meurtres en toute impunité. 

Homicides d'enfants israéliens

Des enfants israéliens ont été tués par des groupes armés palestiniens tant dans les Territoires occupés qu'en Israël. Le premier enfant israélien victime d'un homicide au cours de l'actuelle Intifada est mort en janvier 2001 près de Ramallah, dans les Territoires occupés.

Environ 70 p. cent de ces enfants tués ont été victimes d'attentats-suicides palestiniens, tandis que d'autres ont été tués par des coups de feu et d'autres attentats à la bombe perpétrés contre des voitures ou des bus publics. 

Depuis dix-huit mois, les attaques contre les civils israéliens ont connu une nette augmentation et le nombre d'enfants s'est accru parmi les victimes. Uniquement au cours des sept premiers mois de l'année 2002, 36 enfants israéliens ont été tués par des groupes armés palestiniens ­ 19 en Israël et 17 dans les Territoires occupés. 

Le 1er juin 2001, un Palestinien a actionné la bombe qu'il transportait au milieu d'un groupe de jeunes gens qui attendaient devant l'entrée de la discothèque du Dolphinarium, à Tel-Aviv. Douze des 21 personnes tuées étaient âgées de moins de dix-huit ans. Parmi elles figuraient une adolescente de quatorze ans, Maria Tagilchev, devant l'école de laquelle avait explosé une voiture piégée deux jours auparavant, et Yevgenia Keren Dorfman, quinze ans, qui a subi de graves lésions cérébrales et est morte dix-huit jours plus tard. Les brigades Ezzedine el Qassam,branche armée du groupe islamiste palestinien Hamas, ont revendiqué cet attentat et juré de se livrer à de nouvelles attaques. 

Douze personnes ont été tuées et plus de 50 autres blessées par un attentat-suicide le 2 mars 2002. L'auteur a fait exploser sa bombe à côté d'un groupe de femmes qui attendaient avec leurs enfants que leurs maris sortent de la synagogue voisine. Parmi les personnes tuées figuraient deux soeurs, Liran et Shiraz Nehmad, âgées respectivement de deux et six ans, ainsi que leurs quatre cousins Lidor et Oriah Ilan, âgés de douze ans et de dix-huit mois, et Shaul et Avraham Eliahu Nehmad, qui avaient respectivement quinze et dix-sept ans. l 

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le rapport d'Amnesty International intitulé L'avenir assassiné : les enfants en ligne de mire (index AI : MDE 02/005/02) sur www.efai.org 

Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d'Amnesty International, à Londres, au +44 20 7413 5566 ou consulter  http://www.amnesty.org Vous trouverez les bulletins d'information les plus récents (en version anglaise uniquement) sur le site suivant : http://news.amnesty.org