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partie des archives d'AlterFocus et n'est plus mise à jour
L'image est tirée du film
"NO MAN'S LAND", un film de Danis Tanovic. L'action se passe en 1993,
au cœur de la guerre de Bosnie :
Deux soldats bosniaques :
Ciki et Cera, et un serbe : Nino, se retrouvent coincés dans une tranchée
entre les lignes de front ennemies, un « no man’s land ». L’un
des Bosniaques, blessé, est étendu sur une mine et ne doit sa survie qu’à
son immobilisme.
Seule manière de sortir de ce
problème inextricable : alerter la Forpronu. Contre les ordres de ses
supérieurs, un Casque Bleu français s'organise pour les aider et informe de la
situation une journaliste américaine qui va déclencher un raz-de-marée
médiatique.
Alors que le statu quo
génère une tension grandissante entre les différents belligérants et que la
presse attend patiemment une issue, Nino et Ciki s’efforcent tant bien que mal
de négocier le prix de leur vie au milieu de la folie guerrière.
Dans ce film pacifiste, le
réalisateur s'attache à montrer l'absurdité de la guerre en ex-Yougoslavie à
travers l'ironie. Le film part d'une anecdote pour élargir peu à peu son champ
d'investigation et se moquer tour à tour de l'impassibilité des gouvernements,
de la non-intervention des Casques bleus et de la recherche de sensationnalisme
des médias.

24/03/02 :
A Hollywood, l'Oscar
du meilleur film étranger a été remis ce dimanche au film ''No Man's
Land'', du réalisateur Denis Tanovic. C'est le premier Oscar dans l'histoire
pour un film bosniaque. Il a été remis à Danis Tanovic par les acteurs John
Travolta et Sharon Stone (détails
: LaLibre.be)
Tanovic, qui possède la double
nationalité belgo-bosniaque, était pendant la guerre refugié en Belgique où il a fait ses
études. Il a reçu pour ce film de nombreuses distinctions internationales,
dont le Prix du Meilleur Scénario au dernier Festival de Cannes et le
César du meilleur premier film. (Il est
également l'auteur de "L'Aube" et de "Ca ira", coproduits
par Causes Communes
dont il fut un valeureux administrateur durant trois ans; les films
"publicitaires" sur la campagne législative en Bosnie, c'était aussi
pour Causes Communes).
02/08/2001
: "La guerre, c'est un
état d'esprit. C'est ce qu'on a dans la tête quand on la vit et ce qui y reste
pendant des années après..."
Sarajevo, la guerre de Bosnie,
celle de Croatie, le Kosovo, Vukovar, Sebrenica... et maintenant la Macédoine !
Tout cela est tellement répétitif qu'on finirait par s'y habituer, par trouver
cela "normal"... sans parler d'autres régions du monde comme la
Tchétchénie ou le Sierra Leone où c'est sans doute pire encore !
Mais qu'est-ce que c'est la
guerre ? et qu'est-ce qui pousse ainsi des milliers de gens par ailleurs
intelligents, éduqués et civilisés (tiens, au fond, si le mot
"civil" s'oppose au terme "militaire", le mot
"militarisé" s'oppose-t-il au mot "civilisé" ? ) à
s'entretuer de cette façon ? Le film de Danis Tanovic a le mérite de
nous forcer à nous poser cette question. Qu'il se pose lui-meme (lisez
l'intégralité de son interview par
Jean-Marie CHARUAU !) :
"La guerre, c'est un état
d'esprit. Ce n'est pas le bruit des armes qui canardent ou les pales d'un
hélicoptère au-dessus d'une tête - même si c'est cela aussi. La guerre,
c'est surtout ce qu'on a dans la tête quand on la vit et ce qui y reste pendant
des années après. "
"Comment voulez-vous que je
vous explique qu'un garçon avec qui j'ai suivi mes études secondaires, avec
qui j'ai fait les quatre cents coups, avec qui je suis allé draguer les filles…
comment expliquez-vous que, du jour au lendemain, ce garçon qui était mon ami
ait pris un fusil et se soit mis à tirer sur tout ce qui bouge dans la ville ?…
Moi, je ne peux pas me l'expliquer. Parfois, il me semble que la plupart des
gens qui se sont comportés ainsi ont alors montré leur vrai visage : un visage
de haine, marqué par une soif de domination et le besoin d'exterminer tout ce
qui était différent d'eux."
"Où l'on se dit que dans
les années trente et quarante, les Allemands - comme les serbes pendant le
dernier conflit en ex-Yougoslavie - étaient persuadés que leur combat était
légitime. Un allemand qui partait, avec d'autres, envahir une partie de la
Tchécoslovaquie, avait des raisons qu'il jugeait alors très valables. Un
tchécoslovaque qui, face à lui, ripostait comme il pouvait, avait lui aussi de
très bonnes raisons de défendre sa patrie. C'est quoi la vérité ? En temps
de guerre, la vérité est très subjective. Chacun a la sienne. Il y a encore
très peu de temps, un serbe vous aurait donné toutes les raisons pour
lesquelles il fallait nous exterminer. Moi, en tant que bosniaque, j'aurais
répliqué en vous donnant toutes les raisons pour lesquelles il ne fallait
surtout pas que nous le soyons. Et le serbe, comme moi, aurait été convaincu
d'être dans le vrai… Avoir cela en tête, ne pas se cantonner à une seule
vérité, était la seule façon d'aborder le sujet de No Man's
Land".
"Tout d'un coup, j'ai compris que
la vie continuait, que les gens se promenaient, qu'ils se prélassaient sur les
plages, qu'ils tombaient encore amoureux... C'est idiot à dire, mais cela m'a
foudroyé. C'est idiot à dire car il était tout à fait compréhensible que
vous ayez continué à vivre normalement. C'est ce que je fais moi-même
aujourd'hui. Alors que nous discutons tranquillement tous les deux, les Russes
commettent des atrocités en Tchétchénie. Nous le savons, mais nous continuons
à discuter tranquillement."
"Ah oui : la langue parlée
dans le film par les protagonistes serbes, croates et bosniaques est en fait la
même. Aujourd'hui, les Serbes l'appellent le serbe, les Bosniaques le
bosniaque, et les Croates le croate. Le fait est que quand ils se parlent, ils
se comprennent parfaitement..."
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