[Kosovo/Questions/_borders/Conf_ahdr.htm]

une école au Kosovo ?

De: Kreshnik et Faket
Date: 2/28/00
Time: 11:32:50 PM
Remote Name: 195.238.25.133

Commentaires

Les écoles, en gros, ressemblent aux écoles en Belgique : il y une cour de récréation, des salles de cours avec des bancs et des tableaux. Dans un petit nombre d'écoles dans les grandes villes, il y avait même des laboratoires de chimie, de physique, d'informatique.

Les classes ici sont très nombreuses (40 élèves par classe - en ville). En ce moment, comme il y a au Kosovo beaucoup d'enfants en âge d'école, on est obligé dans certains cas de travailler en deux vagues successives : une partie des élèves a cours le matin de 7 heures à 13 heures, et l'autre de 13 à 19 heures.

Nos horaires sont élaborés en modules de 45 minutes.

Le statut des écoles prévoit un médecin et une infirmière scolaire, mais en pratique ils ne sont pas en nombre suffisant.

Malheureusement, à cause du manque d'entretien durant les 11 dernières années un grand nombre d'écoles étaient en très mauvais état au mllieu de l'année passée: le chauffage ne fonctionnait plus, les fenêtres étaient cassées, parfois le toit fuyait, et le matériel scolaire était souvent détruit. Beaucoup d'autres écoles, souvent les écoles de village, ont été saccagées ou complètement détruites. Depuis l'arrivée des ONG, on voit une rénovation positive, mais il y a encore beaucoup de travail à faire.

Manque de place, nous n'avons pas de salles d'étude.

On aime bien jouer au football; il y a souvent des terrains (non-aménagés) où nous pouvons jouer.

Chaque école a une personne qui sert de concierge (mais il ne loge pas à l'école). Il s'occupe de la maintenance des bâtiments, et assume une espèce de surveillance à la porte de l'école.

En ce moment, le matériel scolaire est extrèmement réduit : lorsque nous sommes revenus chez nous après la guerre on a constaté que tout ce qui pouvait être emmené avait disparu - le reste avait brûlé. Maintenant il nous faut reconstruitre tout cela.

Ce qui manque le plus ce sont les livres, parce que depuis 89 il était interdit d'éditer quoi que ce soit en Albanais - et beaucoup de livres existants ont été brulés ou envoyés à l'usine à papier. A présent il faut parfois qu'on se débrouille avec seulement quelques livres pour une classe (par exemple 4 livres de mathématique pour 40 élèves).

Un minimum de matériel de base (cahiers, crayons, gommes et cartable) a été distribué cette année par l'Unicef et par d'autres ONGs, mais le matériel plus spécialisé manque complètement (planches anatomiques, microscopes, cartes de géographie, matériel de chimie, ordinateurs, ...)

Les profs sont extrèmement motivés - heureusement parce que leurs conditions de travail ne sont pas facile. Ils ont développé des talents certains de créativité et de débrouillardise. Depuis la politique de serbianisation commencée en 89, les professeurs qui refusaient le programme imposé par le gouvernement serbe (pratiquement tout le corps professoral) n'ont plus reçu de salaire et sont donc entrés dans le système "parallèle" jusqu'en 1990. Cela veut dire concrètement qu'ils devaient vivre en mode de subsistance avec ce qu'ils recevaient (clandestinement) de leurs voisins ou du gouvernement clandestin d'Ibrahim Rugova : entre 200 et 800 francs belges par mois.

A présent, les salaires ne sont pas encore complètement rétablis. Les plus chanceux recoivent une allocation des Nations-Unies (UNMIK), environ quatre mille francs belges par mois. Les autres continuent à enseigner sans être payés. Il y a eu dernièrement une grève des professeurs pour attirer l'attention sur cette situation, et on espère que tout va être régularisé bientôt. C'est une des nombreuses tâches que devra prendre en charge le futur gouvernement civil du Kosovo, qui se met en place pour le moment sous l'égide de Bernard Kouchner.

[Kosovo/Questions/_borders/Conf_aftr.htm]