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Re: Pourquoi n'avons-nous pas des réponses directement du Kosovo ?

De: Armand
Date: 2/19/00
Time: 5:43:22 PM
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Commentaires

Lorsqu'on habite en Belgique, on a parfois envie de se plaindre de toutes sortes de choses qui ne fonctionnent pas comme on voudrait. Et parfois on ne se rend pas compte de la chance que l'on a, parce que tout un tas de choses nous semblent naturelles.

Par exemple, lorsqu'on a envie de contacter quelqu'un qui habite une autre ville, on lui téléphone. Ou bien on lui envoie une lettre. Ou s'il a un ordinateur, on peut même maintenant lui envoyer un e-mail par internet. Certains utilisent le fax.

Au Kosovo tout cela est impossible.

Pas de lignes téléphoniques internationales. Et même à l'intérieur du pays pas beaucoup de lignes téléphoniques convenables (cela commence à se rétablir, mais très lentement). Et même quand il y a des lignes, le téléphone ne marche pas parce que les centrales éléctriques qui devraient fournir du courant aux centrales téléphoniques ne fonctionnent pas bien. Il n'est pas rare d'avoir des pannes de courant qui durent toute une journée , ou même plusieurs jours.

Il n'y a pas de service postal. Donc pas moyen d'envoyer une lettre. Le service postal est normalement organisé par ce qu'on appelle "l'administration civile". Au Kosovo on doit mettre en place une administration civile à partir de rien, ou de pas grand chose. C'est la tâche de Bernard Kouchner, mis en place par les Nations-unies pour cela.

Une administration civile, c'est aussi par exemple le ramassage des ordures. Cela ne fonctionne pas encore dans la plupart des villages et villes du Kosovo. Ils ont des choses plus urgentes à faire, par exemple déminer les écoles et les abords des routes. Ou mettre un toit sur les bâtiments détruits.

Vos questions sont parties pour le Kosovo. Ce n'est pas simple. Je les ai traduites d'abord en anglais, puis les ai expédiées par communication satellite à deux personnes avec qui je suis en contact là-bas : Olivier à Mitrovica, et Marc-André à Gjakovë. La communication par satellite fonctionne, mais demande un équipement très cher, et donc le prix des communications est très important. Lorsqu'ils ont reçu les questions, ils ont dû d'abord les faire traduire d'anglais en albanais, puis les ont données aux professeurs et aux élèves avec qui ils sont en contact.

Lorsqu'ils recevront des réponses, ils devront les faire traduire d'albanais en anglais, puis me les envoyer de nouveau par satellite. Je les traduirai en français et vous les transmettrai.

Même après cette conférence, je continuerai à établir des contacts avec les écoles du Kosovo. Ceux et celles qui sont intéressé(es) à prendre part à ce dialogue peuvent me le faire savoir par e-mail.

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