Merci de vous intéresser au Kosovo... 


ConfPicture.gif (18262 bytes)Cette photo, je l'avais utilisée en octobre 1999, pour illustrer la toute première conférence interactive (en anglais) sur le Kosovo. La petite fille au pull-over rouge allait devenir la mascotte de notre projet d'assistance à la reconstruction de l'éducation au Kosovo. Eric (Causes Communes) qui avait pris  la photo début juillet, n'avait pas pu me donner beaucoup de renseignements. Tout ce qu'il put me dire, c'est que la photo avait été prise dans un petit village entre Pristina et Peja, sans doute du côté de Gllarevë.

Deux jours avant de partir à mon tour pour le Kosovo, je reçus une note d'un ami américain, Watts Rozell, qui avait organisé vec moi la conférence. "Tâche de rapporter des renseignements sur la petite fille en rouge - qui elle est, quelle est son histoire ...". Et c'est ainsi que le 8 décembre au matin, Pascal (Le Soir) et moi nous embarquions dans un C130 de l'armée belge, en route pour le Kosovo.  Notre mission: retrouver la petite fille au pull-over rouge !

Nous avons passé une semaine là-bas, voyageant à travers le pays, de Leposavic à Dragash, de Mitrovica à Peja. Nous avons rencontré des enseignants et leurs élèves. Nous avons discuté avec des directeurs d'école et des autorités locales, tant albanais que serbes. Nous avons partagé pendant quelques jours la vie de volontaires qui se dépensent sans compter pour reconstruire les écoles. Et à la fin de notre séjour, nous avons retrouvé la petite fille en rouge.

Elle s'appelle Shqipe. Les quelques heures que nous avons passées avec elle et avec sa famille resteront le grand moment d'émotion de notre voyage. Et lorsque je l'ai revue quelques mois plus tard, lors d'une seconde visite en octobre 2000, elle a fait pour moi un autre dessin dans mon carnet. Comme dans le premier (voir "témoignages"), on y voit sa maison. Les mauvais souvenirs reviennent à la surface. Combien de temps faudra-t-il pour les atténuer ? Mais en avant-plan, et en bien plus grand, apparaissent maintenant des fleurs. Il y a aussi un oiseau. Qui sait, c'est peut-être une colombe ?

Nous avons aussi rencontré de nombreux garçons et filles dans toutes sortes d'écoles. Dans la partie serbe du Kosovo, nous avons visité l'école de Leshak, et une petite école de montagne, à 600 mètres de la frontière serbe, où nous avons rencontré Diana, une petite fille serbe qui portait, comme Shqipe,  un pull-over rouge... Nous avons vu des écoles importantes dans des villes comme Pristina, Peja ou Gjakova, mais aussi une école sous tente dans le village de Cabra, qui avait été complètement détruit. Et puis il y a aussi ces autres écoles, peu connues, comme celle pour réfugiés gitans à Plemetina. Et celles où pointe un petit rayon d'espoir, comme à Obiliq où les élèves serbes et albanais parviennent à partager le même bâtiment scolaire. Un petit pas. Mais dans la bonne direction.. 

Quelle que soit leur langue, les enfants que nous avons rencontrés tiennent entre leurs mains la clé de l'avenir du Kosovo. Leurs enseignants portent une grande responsabilité dans ce qui va se passer là-bas dans l'avenir. Même si les conditions au Kosovo sont extrêmement dures, l'argent n'est pas ce dont ils manquent le plus.  Agir au niveau des jeunes, les mettre en contact avec d'autres jeunes de pays démocratiques est probablement une des manières les plus efficaces que nous ayons de voir peut-être un jour se créer dans cette région une communauté fondée sur les valeurs démocratiques de tolérance, d'ouverture aux autres cultures et de solidarité responsable.

En parcourant ces pages et en regardant ces photos, pensez-y ! 

Armand