Plemetina : comment en sortir ?

La centrale électriqueObiliq, un faubourg nord de Pristina. C'est là que se trouve la centrale électrique vétuste qui alimente tant bien que mal (plutôt mal...) le Kosovo en électricité. Les journées sans panne de courant sont l'exception.

C'est une vieille centrale, d'une technologie dépassée, et sur le point de rendre l'âme (une nouvelle est en construction et devrait être mise en service le plus vite possible). Elle fonctionne à la lignite, et propage sans discontinuer une pollution nauséabonde sur toute la région.

GitanesC'est tout près de là, à Plemetina, que l'UNHCR a installé un de ses camp pour réfugiés. Des réfugiés qui ne viennent pas de bien loin. Certains habitaient avant la guerre à quelques kilomètres à peine. Mais maintenant, ils ne peuvent plus retourner chez eux.

Le camp abrite environ 700 tziganes (ici, on dit "Rom" ou "Ashkali"). Ils viennent de cinq villes des environs : Fushe Kosova, Skenderaj, Pristina, Obiliq et Lipjan : des villes situées à quelques kilomètres à peine de l'endroit où se trouve le camp. 

La plupart parlent Albanais (ce sont les Ashkali); les Roms parlent leur propre langue, et tous bien sur parlent aussi serbe. Il y a avec eux quelques familles serbes qui ont été chassées de la Kraina (Croatie) pendant la guerre de Bosnie. 

l'écoleToutes ces personnes déplacées sont maintenant enfermées dans le camp depuis 16 mois. Le camp est gardé par la KFOR - non pas pour les empêcher de sortir, mais pour les protéger d'attaques extérieures : s'ils sortaient du camp, ils risqueraient de se faire purement et simplement assassiner par certains Albanais, qui leur reprochent d'avoir collaboré avec les Serbes pendant la guerre. Tous sans exception, même les enfants, sont bloqués ici avec leurs parents, sans possibilité de sortir du camp.

C'est pourquoi on a construit une école à l'intérieur de l'enceinte, en tâchant de lui donner une apparence la plus sympathique possible. Pas facile, dans ces circonstances...

Les profsEn attendant le moment - sans doute encore lointain - où ils pourront reconstruire une vie normale quelque part, une ONG italienne (ICS : Italian Consortium of Solidarity) et quelques autres, ont mis sur pied un programme d'animation sociale, culturelle et éducative pour les habitants du camp. 

Parmi les organismes qui collaborent à ce programme, une mission envoyée là-bas par le Grand-Duché de Luxembourg.

La classeLes professeurs eux-mêmes viennent de la communauté tzigane et habitent le camp comme tout le monde. L'école a entamé le processus pour être reconnue par l'UNMIK, et une centaine d'écoliers la fréquentent chaque jour.

Il y a deux classes de première primaire (22 et 24 élèves) et deux deuxièmes (23 et 20 élèves). Les âges varient de 6 à 11 ans : ces dernières années, il n'y avait pas beaucoup de possibilités de scolarisation !

Un professeur avec ce qui reste du ballon de footLes conditions matérielles heureusement ne sont pas trop difficiles comparées à d'autres endroits du Kosovo (voyez l'article sur Cabra). Les bâtiments sont chauffés, et on dispose d'un mobilier scolaire correct. Il y a des livres et des cahiers.

Il y a même du matériel sportif (quelques ballons de foot, de rugby et de basket... même si l'unique ballon de foot gagnerait à être remplacé ! )

Pour l'administration du camp, il y a maintenant trois ordinateurs et ICS, avec SDC (agence suisse pour le développement et la reconstruction) vient d'organiser un cours de deux mois pour 30 personnes qui utilisent maintenant ces ordinateurs à tour de rôle.

Fillettes en classeDès que nous avons évoqué l'idée d'une communication par internet avec des écoles d'autres pays européens, ce fut l'enthousiasme. Lorsqu'on est enfermé depuis seize mois dans un camp entouré de barbelés et gardé par des soldats, l'idée qu'on pourrait se faire des amis "à l'extérieur" devient un rêve dont on espère qu'il va vientôt se réaliser.

Premier problème à résoudre : il n'y a pas de ligne téléphonique. Travailler par radio n'est pas évident, car le camp se situe exactement en dessous d'une ligne à haute tension et cela crée pas mal de problèmes. Mais le projet est lancé. La cellule "Education" de l'UNMIK à Obiliq supporte le projet. Qui arrivera en premier : la communication téléphonique, ou la première école de chez nous qui se proposera comme correspondant ?

Envie de faire quelque chose avec votre classe ? contactez-nous ! c'est important 

 

Quelques dessins d'enfants de Plemetina

Mariage

Ligne à haute tension au-dessus du camp

Arc-en-ciel

Mon ancienne maison

Ma maison