Chronologie: le Kosovo de 1986 à juin 1999

1986 Mémorandum élaboré par l'Académie des Sciences de Serbie: les heurts qui opposent la communauté albanaise à la communauté serbe sont  montés en épingle par le Mémorandum, qui ne craint pas de parler à propos de la situation des serbes du Kosovo, de "génocide" pour mieux réveiller les passions nationalistes.
Avril 1987 Un grand rassemblement serbe à Kosovo Polje (Fushe Kosovë), près de la capitale kosovare, marque le début d'une politique de répression systématique à l'encontre des albanais du Kosovo et d'une radicalisation du régime de Belgrade, le tout orchestré par Milosevic.
Début 1989 Milosevic envoie les troupes au Kosovo pour mater une grève de mineurs albanais : l'intervention se solde par 24 morts côté albanais et l'arrestation de plus de 500 personnes.
28 septembre 1990 Le Parlement serbe modifie la Constitution et met fin à l'autonomie du Kosovo et de la Voïvodine: les neuf années qui suivent se caractérisent par la répression  et la politique d'apartheid systématiques pratiquées au préjudice de la communauté albanaise qui représente 90% de la population de cette province. Les violations des droits de l'Homme y sont aussi graves qu'innombrables et régulièrement condamnées par la Commission des droits de l'Homme des Nations Unies. Rien n'y fait, l'appareil répressif est en marche et ira crescendo, en dépit de la politique pacifiste d'Ibrahim Rugova, Président de la République autoproclamée du Kosovo, qui réclame sans succès l'indépendance pour le Kosovo, que nul n'est disposé en Serbie à accepter, y compris dans les partis d'opposition.
Fin février 1998 Milosevic lance une offensive d'envergure dans la Drenica, présentée comme le foyer de l'UCK, cette alors mystérieuse et peu consistante Armée de Libération du Kosovo. Il s'agit bien là d'une expédition punitive à l'encontre de civils albanais, totalement disproportionnée à l'attaque, quelques jours plus tôt par quelques soldats de l'UCK, d'un commissariat de police : 25 morts à Sbica (Skenderaj), Lausa (Llausha) le 28 février 1998, 38 morts à Prekaz deux jours plus tard. Les renforts des forces spéciales serbes, dépêchées au Kosovo avec blindés, automitrailleuses et chars, augmenteront au fil des mois suivants.
Printemps / été 1998 Combats de plus en plus meurtriers pour les civils albanais entre les forces serbes et l'UCK : combats tous azimuts, destructions systématiques des habitations et villages albanais, pillés avant d'être brûlés, politique de terreur dans les villes où le couvre feu est instauré; déplacements massifs de population; violation des règles les plus élémentaires du droit humanitaire; fuite, déjà, vers l'Albanie et le Monténégro de quelques 64 000 albanais; civils albanais tués lors des assauts de villages; campagne de répression sans précédent avec intimidations, arrestations en masse, torture - plusieurs fois jusqu'à ce que mort s'en suive - pratiquée par la police; jugements expéditifs et iniques se soldant par des années de prison.
Octobre 1998 Accords de paix imposés à Milosevic à la suite de la découverte du massacre de Gornje Obrinje. Ces accords sont ouvertement violés par Milosevic .
13 octobre 1998 Le conseil de l'OTAN décide de supporter les efforts diplomatiques en annonçant des menaces de représailles aériennes contre la Serbie si celle-ci ne respecte pas les accords signés
16 janvier 1999 Découverte du massacre de Racak, pourtant similaire à d'autres commis antérieurement, mais passés inaperçus dans les media:  l'opinion mondiale découvre enfin la réalité du drame vécu par les Albanais du Kosovo depuis 10 ans
6 février 1999 Ouverture de la conférence de Rambouillet: les quinze jours de négociations se soldent par un échec.
22 février 1999 Le jour même de la clôture de la réunion de Rambouillet, les forces serbes bombardent le village de Studencan.
26 février 1999 8 véhicules et 21 membres de l'OSCE se voient refuser l'entrée au Kosovo à la frontière macédonienne.
15 au 18 mars 1999 Deuxième tentative à Rambouillet: la délégation kosovare albanaise signe le traité de paix proposé, mais la délégation serbe refuse.
19 mars 1999 Les forces serbes attaquent Podujevo (Podjevë) et Vuçtrin (Vushtrri). Dans cette région, elles paraissent vouloir s'attaquer aux bases arrières de l'UCK dans les monts de Cicavica. Le UNHCR estime que 7 000  civils albanais ont fui les combats faisant rage dans des villages situés au Nord de Prizren (Perzeren): Korisa (Korishe) et Kabas (Kabash), après que les forces serbes aient bombardé ceux-ci .
20 mars 1999 Les observateurs de l'OSCE se retirent du Kosovo, devant l'impossibilité de poursuivre leur mission. L'ambassadeur des USA (Holbrooke) se déplace à Belgrade pour persuader Milosevic de signer les accords, sous peine de représailles immédiates de l'OTAN. Milosevic refuse.
22 mars 1999 On chiffre à 250 000 le nombre de déplacés à l'intérieur du Kosovo. Fin août 1998, on estimait le nombre de personnes déplacées à l'intérieur de la province entre 250 000 et 300 000. Début décembre 1998, soit un mois et demi après la signature de l'accord de cessez-le-feu Hollbrooke-Milosevic, la plupart des personnes déplacées, entre le printemps et l'été 1998, avait pu retrouver un abri, même si 175 000 d'entre elles n'avaient pas encore pu regagner leur foyer, souvent détruit ou incendié lors des combats de l'été.
24 mars 1999 Par la mise en place de ses troupes au Kosovo, Milosevic défie ouvertement la communauté internationale. Un membre de la délégation albanaise, joint par téléphone à Pristina quelques heures avant le début des frappes, décrit le climat de terreur absolue qui règne désormais dans la capitale du Kosovo. Début des frappes de l'OTAN.
10 juin 1999 Les forces serbes commencent à se retirer du Kosovo. Les frappes aériennes sont suspendues
12 juin 1999 Les premiers éléments des troupes de l'OTAN entrent au Kosovo.
20 juin 1999 Fin du retrait des troupes serbes du Kosovo