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Maschinelle
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On
ne voit que ses yeux. Quel âge a ce jeune Palestinien ? quel avenir l'attend
? ... (photo
carta.org)
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partie des archives d'AlterFocus et n'est plus mise à jour
14/02/03
(La
Libre) : A Bruxelles, la plus haute instance judiciaire, la Cour de Cassation, a rouvert la voie à des poursuites en Belgique pour crimes contre l’humanité contre Ariel Sharon lorsque le Premier ministre israélien ne sera plus protégé par l’immunité liée à sa fonction.
.
La Cour a ainsi annulé une décision de justice qui avait déclaré irrecevable l’an passé une plainte pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide contre M. Sharon pour son rôle présumé dans les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila en 1982 au Liban.
La plainte le visant en Belgique avait été engagée par 23 rescapés des tueries, en vertu de la
loi dite «de compétence universelle » adoptée en 1993 en Belgique pour permettre la poursuite d’auteurs de crimes de ce type, quelle que soit leur nationalité ou le lieu où les faits ont été
commis. D'autres pays, entre autres Israel (ils l'ont appliquée par exemple
dans le procès Eichman) et les USA (Alien
Torts Claims Act), ont également des lois de compétence universelle
dans leurs législations.
16/09/02
: 20ème anniversaire des
massacres des camps de Sabra et Chatila à Beyrouth. A Beyrouth, une soixantaine
de manifestants espagnols, une centaine d'Italiens, 70 Français, des dizaines
de Norvégiens, de Suédois et de Japonais, ont défilé aux côtés de deux
mille Palestiniens et Libanais sur un kilomètre, jusqu'au cimetière des
martyrs de Sabra de Chatila, au sud de Beyrouth en scandant. "Sharon,
assassin du peuple palestinien" .
06/03/02 :
à Bruxelles, la
Chambre des mises en accusation a examiné la plainte déposée par 23 réfugiés
palestiniens victimes du massacre de Sabra et Chatila contre Ariel Sharon, le général
israélien Amos Yaaron et des Libanais. Il faudra attendre quelques mois pour
savoir si la justice belge la juge recevable
24/01/02 :
L'ex-ministre libanais Elie Hobeika, ancien chef des milices chrétiennes des
Forces libanaises a été tué ce matin dans la banlieue est de Beyrouth dans un
attentat à la voiture piégée. C'était lui qui dirigeait la milice d'extrême
droite des Forces Libanaises qui, sous les yeux des soldats israéliens, ont
massacré, en septembre 1982, des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants
dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila.
En juillet
dernier, Hobeika avait déclaré qu'il était prêt à témoigner dans un
procès éventuel contre Ariel Sharon. Il avait affirmé qu'il se sentait
menacé et qu'il avait "des révélations à faire". Des révélations
qui pourraient être compromettantes pour l'actuel premier ministre d'Israël ?
Hobeika affirmait détenir l'enregistrement d'une conversation entre l'ex-président
de la République Amine Gemayel et Sharon, à la veille de l'entrée des
miliciens chrétiens dans les camps. Le futur massacre y serait explicitement évoqué.
Quoi qu'il en soit, c'est un témoin gênant pour beaucoup de monde qui
disparait...
C'était
en septembre 1982. A Sabra et Chatila, deux camps de réfugiés situés dans la
banlieue de Beyrouth, se déroule un drame épouvantable. Pendant quatre jours,
un ou plusieurs milliers de femmes, d'enfants et de vieillards palestiniens sont
sauvagement abattus par des milices chrétiennes libanaises amenées sur place
par une armée israélienne qui assiste à ce massacre sans rien faire pour
l'empêcher.
Le prétexte à ces
atrocités dont le but avoué était de procéder à ce que l'humanité devait
reconnaître plus tard comme un "nettoyage ethnique" ? : le désir de
vengeance de ces milices suite à l'assassinat quelques jours plus tôt de leur
chef : Bechir Gemayel. Oeil pour
oeil...
Depuis lors, Élie Hobeika
a vécu tranquillement au Liban après avoir été membre du
parlement et même du gouvernement libanais . Ariel Sharon qui était alors
ministre de la défense israélien et qui supervisait personnellement les
opérations au Liban est maintenant premier ministre d'Israël. Depuis son
accession à ce poste, il mène avec vigueur une politique qui a amené dans la région
une violence d'une intensité insoutenable - dans les deux camps.
La responsabilité
directe de l'armée israélienne dans le massacre n'est généralement pas mise en cause
- il semble bien que les militaires israéliens n'aient
personnellement pas participé aux tueries. Mais quant à leur responsabilité
indirecte, c'est autre chose !
Ce sont les
Israéliens qui ont fait entrer les miliciens libanais dans les camps. La ville
de Beyrouth était sous leur strict contrôle militaire. Les massacres ont duré
quatre jours et à plusieurs reprises des Palestiniens affolés ont imploré les
forces israéliennes d'intervenir - sans la moindre réaction. La violence des
milices en question et leur désir de vengeance étaient bien connues de tous,
et surtout du commandement israélien.
Le 28 septembre 82,
devant l'émotion suscitée à travers le monde par ces massacres, le
gouvernement israélien créa une commission d'enquête comprenant deux juges et
un général de réserve. Cette commission mit directement en cause Ariel Sharon
et huit autre dirigeants israéliens, déclarant entre autres : " il est
impossible de justifier de la part du ministre de la défense l’ignorance du danger
". Il portait, selon elle, « la responsabilité de n’avoir pas donné les ordres appropriés pour que soient réduits les risques que comportait l’intervention des phalangistes
». Il y eut quelques blâmes pour des militaires à des degrés divers, et
Ariel Sharon dut démissionner de son poste. C'est tout - affaire classée !
Affaire classée ?
eh bien non puisque la question de la responsabilité d'Ariel Sharon dans ces massacres
vient d'être relancée par une émission – vivement contestée en Israël – de la télévision britannique BBC. Quasi simultanément, une plainte a été déposée en Belgique par un avocat libanais au nom de vingt-trois rescapés desdits massacres.
Depuis 1993 en effet, une loi belge autorise n'importe quel juge du pays à instruire les plaintes pour crime contre l'humanité ou crime de guerre, quel que soit le lieu où ils ont été commis et quelle que soit la nationalité des victimes ou des accusés.
Ce texte a permis la condamnation il y a quelques mois de deux religieuses rwandaises, poursuivies pour complicité dans les massacres commis dans leur pays.
Quelle que soit
l'issue de ce procès - s'il a jamais lieu - et qu'Ariel Sharon porte ou ne
porte pas de responsabilité dans ce massacre, on ne peut que s'indigner
du fait que vingt ans après les faits, aucun coupable n'ait été clairement
désigné ni puni pour un crime dont l'horreur n'est contestée par personne. Et
vu de ce point de vue, il est indispensable qu'une enquête indépendante et un
procès impartial aient lieu, pour que les (rares) survivants et les familles
des victimes puissent enfin commencer à espérer un apaisement partiel de leurs
souffrances.
En regardant la
photo de ce jeune palestinien dont on ne voit que les yeux, une phrase
de la Bible revient de manière obsédante dans mon esprit. : "Oeil
pour oeil, dent pour dent". C'est comme si cette phrase résumait tout ce
qui s'est passé dans cette partie du monde (et dans bien
d'autres aussi hélas) depuis des décennies. Quand apprendrons-nous jamais
?
Comme si on faisait
semblant d'ignorer que là où on pratique cette règle, il ne reste bientôt plus
que des aveugles et des édentés...
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